Au cours d’un méga meeting tenu le 27 septembre 2025 à Buea, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a brillamment assumé son rôle de lieutenant du Président Paul Biya, martelant le message selon lequel le chef de l’État reste le choix incontournable pour la prospérité et le développement de la région du Sud-Ouest. Dans un discours vibrant, il a tenu à rassurer les partisans du parti du flambeau, confirmant que le maintien de Paul Biya à la tête du pays est essentiel pour préserver et amplifier les acquis de la région, tout en balayant d’un revers de main les spéculations sur l’aptitude du président à diriger.
La présidentielle de 2025 s’annonce comme un moment clé des dernières décennies au Cameroun, et bien que Paul Biya, en tant que candidat naturel du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), soit largement considéré comme favori, une approche prudente et une mobilisation sans faille restent la stratégie privilégiée. C’est dans cette optique que le Premier ministre Joseph Dion Ngute s’est présenté à la Place des Fêtes de Buea, devant une foule dense de militants et sympathisants, pour délivrer un message de fermeté et de détermination. Il a clairement indiqué que toute alternative à la candidature de Paul Biya représenterait une régression significative pour le Sud-Ouest, entravant les dynamiques de développement engagées.
Le Premier ministre a rappelé les manifestations concrètes de l’engagement du Président Biya envers la région, citant notamment la forte représentation de ses cadres dans les institutions gouvernementales et parlementaires, ainsi que des projets structurants tels que l’usine à gaz de Kumba. « La politique est une affaire d’intérêts, et le président Biya a à cœur les intérêts de la région du Sud-Ouest », a-t-il affirmé avec conviction, soulignant que le bien-être et les privilèges de la région étaient intrinsèquement liés à sa réélection. Par ailleurs, pour dissiper toute inquiétude, M. Dion Ngute a catégoriquement réfuté les rumeurs de transfert de la raffinerie nationale de pétrole (SONARA). Il a mis en avant la reprise effective des travaux de construction sur le site, témoignant de son importance stratégique et de la volonté du gouvernement de la relancer après l’incendie de 2019.
Les promesses de développement futur ont également été au cœur de son allocution. Le Premier ministre a insisté sur l’intensification des travaux au port en eau profonde de Limbé, ainsi que sur les avancées dans la construction de la route Bekoko-Idenau et le développement de l’aéroport de Tiko, des projets annonciateurs d’une croissance économique accrue pour le Sud-Ouest. S’adressant implicitement à ceux qui pourraient hésiter, il a prévenu que l’élection d’un dirigeant autre que Biya aurait des conséquences désastreuses pour l’avenir de la région.
Face aux commentaires malveillants suggérant que le chef de l’État ne serait plus apte à gouverner en raison de son âge et de son état de santé, le Premier ministre a brandi une analogie frappante. « Vous qui êtes producteurs de cacao, coupez-vous un cacaoyer parce qu’il est vieux ? », a-t-il lancé, suscitant un écho retentissant de « Non ! Non ! » dans la foule. Il a ensuite révélé la nature de sa propre mission : « Le président Biya m’a fait ses jambes, pour que j’aille là où il ne peut pas aller », expliquant ainsi son rôle actif sur le terrain.
Le sénateur Nfor Tabetando, délégué régional par intérim du RDPC pour le Sud-Ouest, a amplifié le message, appelant les habitants de la région à honorer les motions de soutien qu’ils avaient adressées au président pour l’encourager à se présenter. Il a souligné que, suite à la réponse du chef de l’État à leur appel, la responsabilité incombe désormais aux militants d’assurer une victoire éclatante le jour du scrutin. Le sénateur a également mis en garde contre tout sentiment de complaisance. « Le Sud-Ouest est un bastion du RDPC, mais nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers. Il n’y a pas deux élections identiques », a-t-il prévenu. Cette stratégie de campagne met l’accent sur la « nouveauté », un pilier central comme l’a rappelé le professeur Elvis Ngole Ngole, directeur de l’Académie du RDPC, qui a détaillé la place prépondérante des réseaux sociaux pour capter l’électorat jeune.
OSCAR ABESSOLO
